Sur les traces de Paul-Émile Barette

Le mercredi 5 novembre, le Centre Juno Beach a eu le plaisir d’accueillir Mario Barette, petit-neveu du soldat canadien Paul-Émile Barette, tombé en Normandie le 6 juin 1944. Mario était accompagné de Pierre-Aldric Leurs, président de l’association The Beaver Sam et passionné par le Corps du génie royal canadien (RCE).

Tout a commencé il y a quelques années, lorsque Mario entreprend des recherches sur son grand-oncle, sergent au 16e Régiment du RCE, décédé lors du Débarquement. Sur internet, il entre en contact avec Pierre-Aldric Leurs, un jeune Lillois, qui décide de l’aider dans ses démarches. Pierre-Aldric mène alors de nombreuses recherches pour retrouver la trace de Paul-Émile Barette et sollicite la généalogiste Sibylle Hecht. Ensemble, ils identifient le lieu du cimetière provisoire de Bernières-sur-Mer, où Paul-Émile a d’abord été inhumé avant d’être transféré au cimetière canadien de Bény-sur-Mer.

En cet automne 2025, Mario a enfin pu entreprendre ce voyage tant espéré. Grâce à Pierre-Aldric, tout a été organisé : ils ont commencé par un passage à Beuzeville, d’où son ancêtre Jean Barette était parti pour la Nouvelle-France en 1646. Puis ils ont visité les plages du Débarquement, dont le Centre Juno Beach, avant de se rendre à Bernières-sur-Mer, l’endroit où Paul-Émile a débarqué, mais aussi celui où il a été enterré provisoirement. Le pèlerinage s’est conclu par un moment fort, devant la tombe de Paul-Émile Barette au cimetière canadien de Bény-sur-Mer, où Mario a pu rendre hommage à son grand-oncle.

Dans le récit qu’il a partagé dans le bulletin de l’association des Barrette d’Amérique (p 6 à 10), Mario écrivait :

« Lorsque mon ancêtre Jean Barette quitta Beuzeville en 1646 pour la Nouvelle-France, il ne se doutait sûrement pas que 300 ans plus tard, au moins un membre de sa descendance ferait le voyage inverse ; qui plus est, pour libérer sa France, mère-patrie. »

Né à Chicoutimi le 10 septembre 1910, Paul-Émile Barette s’engage volontairement en 1940 à l’âge de 30 ans, quittant un emploi stable de mécanicien à la Beauharnois Light, Heat and Power Corporation, fleuron de l’ingénierie québécoise. Après une formation rigoureuse au sein du 16e Régiment du Corps du génie royal canadien, il embarque pour le Royaume-Uni en juin 1941. Promu sergent, il participe à la planification de l’assaut sur les plages normandes.

Le 6 juin 1944, il débarque dans le secteur Nan Red and White de Juno Beach, près de Bernières-sur-Mer, aux côtés des troupes de la 3e Division canadienne. Son rôle : ouvrir la voie pour les fantassins et les blindés en neutralisant les mines et obstacles. Paul-Émile Barette y trouvera la mort, possiblement à l’entrée de Saint-Aubin-sur-Mer. Il est le deuxième Canadien du RCE à être tombé le Jour J, mais le seul de ce régiment mort le 6 juin à reposer au cimetière canadien.

Par une heureuse coïncidence, Shana Quesnel, une guide canadienne de l’été 2024, avait justement choisi de rédiger une biographie sur Paul-Emile Barrette dans le cadre du programme des guides. Plus d’information ici.

À l’approche du Jour du Souvenir, Mario a déposé un coquelicot numérique au Centre Juno Beach en mémoire de son grand-oncle.

Paul-Émile Barette fera partie des 381 Canadiens dont les noms seront inscrits sur le monument du projet Concordia. Plus d’information ici.

Un grand merci à Mario pour sa visite, à Pierre-Aldric pour son engagement et à Sibylle Hecht pour les avoir accompagnés dans ce périple sur les traces de Paul-Émile.

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