Le Parc Juno

Le terrain sur lequel le Centre Juno Beach a été construit est entouré par un espace connu depuis 2004 sous le nom de Parc Juno.

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Ce parc a été la scène de violents combats le 6 juin 1944, jour du Débarquement, et il contient encore de nombreux vestiges du système de défense qui composait le Mur de l’Atlantique. Connu des Allemands sous le nom de Stütztpunkt (Point d’appui) 31, cette bande côtière de 1 500m de long comportait une trentaine de bunkers et positions défensives, dont trois canons antichars et 12 mitrailleuses. Pour les soldats canadiens du Jour J, ce secteur portait le nom de code « Mike Red – Juno Beach ». Le matin du 6 juin 1944, c’est la compagnie B des Royal Winnipeg Rifles et l’escadron A des First Hussars qui ont conduit l’assaut sur cette position bien défendue. Deux heures après le Débarquement, la zone était déclarée libérée de toute résistance.

Point 31

Le bunker R666 situé devant le Centre Juno Beach a été désensablé et rendu accessible lors de la création du Parc Juno en 2004. Ce poste d’observation allemand était une composante du Mur de l’Atlantique. En 1944, il contenait des équipements radio qui permettaient à ses occupants de communiquer avec les autres bunkers et de coordonner la défense de la plage. Un poste de mitrailleuse était posté sur le haut du bunker. Un dôme d’acier (supprimé à la fin des années 1970) protégeait le soldat à son poste d’observation. Ce bunker est un bel exemple de la stratégie de fortification du port de Courseulles par les Allemands.

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En 2014, c’est le poste de commandement souterrain de la 6è Compagnie du 736è Régiment d’Infanterie du capitaine Grote, commandant du site en 1944, qui a été redécouvert. Ce poste de commandement était connecté au bunker d’observation par une galerie couverte. Ce bunker situé dans la dune est resté inaccessible pendant de nombreuses années, son entrée étant bouchée par le sable. Ce n’est qu’en 2010 qu’il a été remis à jour et dégagé par un petit groupe de bénévoles, avant d’être restauré et sécurisé par la Ville de Courseulles, en partenariat avec le Centre Juno Beach, afin d’être rendu accessible au public. Ce bunker, l’un des premiers construits dès 1941, témoigne de la manière dont les défenses ont évolué sur ce site pendant l’occupation, du perfectionnement des techniques de construction et de l’augmentation du nombre de défenses au cours de la guerre.

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Les vestiges des infrastructures allemandes de protection du port de Courseulles constituent un patrimoine unique sur les plages du Débarquement en raison de leur enfouissement par la dune qui, contrairement au reste de la côte, a avancé sur la mer depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, en 2015, un Tobrouk a été repéré à proximité du Centre Juno Beach et a fait l’objet de chantiers de désensablement par des bénévoles. Il est ouvert et accessible au public depuis 2019. La réhabilitation de ce patrimoine est un enjeu à la fois mémoriel, historique et touristique.

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Depuis 2004, les guides canadiens du Centre Juno Beach effectuent des visites commentées du Parc Juno, guidant les visiteurs à travers les vestiges du Mur de l’Atlantique et racontant l’histoire du Débarquement. Les visites guidées portent sur le contexte local spécifique à Courseulles et à la Bataille de Normandie. Elles mettent en perspective la visite du musée qui éclaire quant à lui sur le rôle joué par le Canada au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Les bunkers ne sont accessibles que dans le cadre des visites commentées proposées par le Centre Juno Beach, ceci afin d’en assurer la preservation. Le Parc Juno est quant à lui un espace ouvert que tout un chacun peut visiter à longueur d’année. Un parcours signalétique offre des informations sur ce site exceptionnel par sa situation géographique, sa richesse naturelle et son caractère historique.

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Le canon de campagne à tir rapide Mark II de 25 livres présenté devant le Centre Juno Beach est resté en service au Canada jusqu’en 1956. Il est arrivé au Centre Juno Beach pour être inauguré le 6 juin 2010. Il s’agit de la pièce d’artillerie de campagne standard de l’artillerie canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale, le premier modèle ayant été produit au Royaume-Uni en 1940. Un frein de bouche a été ajouté au tube en 1943. La plate-forme sans précédent de la pièce permettait de pointer en direction sur 360 degrés. Une version automotrice montée sur le char Ram fut fabriquée au Canada et équipa toutes les divisions blindées du Commonwealth et de la Pologne.

Les Canadiens ont utilisé le canon de 25 livres lors de combats en Sicile, en Italie et dans le Nord-Ouest de l’Europe de 1943 à 1945, puis en Corée de 1951 à 1953.

 

Le canon BOFOR 40 mm devant le Centre Juno Beach a été offert au musée par le 4è Régiment d’Artillerie anti-aérienne du Canada, à l’initiative du brigadier-général Beno. Installé à côté du canon de 25 livres, il arbore les couleurs de la 32è Batterie d’Artillerie anti-aérienne légère du 4è Régiment ARC. En provenance du Nouveau-Brunswick où il a été restauré, ce canon de la Seconde Guerre mondiale a été inauguré par l’Artillerie du Canada après la cérémonie du 6 juin 2011 au Centre Juno Beach.