Gilbert Boulanger
Nom : Boulanger
Prénom : Joseph Hector Gilbert
Nationalité : Canadien
Date de naissance : 3 juin 1922
Décédé le : 31 décembre 2013
Lieu de naissance : Montmagny, Québec, Canada
Grade : Lieutenant d’aviation
Corps d’aviation : Aviation royale du Canada – Escadron 425
AVANT LA GUERRE
Joseph Hector Gilbert, surnommé « Gilles » Boulanger, est né le 3 juin 1922 à Montmagny, au Québec, Canada. Il est le fils d’Emile Boulanger et Dauray Lepage et fait partie d’une fratrie de 10 enfants. A l’âge de 8 ans, Gilles perd sa mère.
Gilles a des origines normandes. En 1663, un de ses ancêtres, Claude Lefèbvre-dit-Boulanger, dont la mère est rouennaise, immigre en Nouvelle-France. Entre 1938 et 1939, Gilles termine neuf années de scolarité au collège des Frères du Sacré Cœur à Montmagny. Son père, élevant seul ses dix enfants, n’a pas les moyens de financer des études supérieures et inscrit Gilles dans une école technique de Québec (1939-40) qui ne le passionne pas.
A 18 ans, Gilles ressent une forte envie de voler et se porte volontaire pour servir dans l’aviation. « Je veux aller à la guerre, mais comme aviateur seulement ».
PENDANT LA BATAILLE DE L’ATLANTIQUE ET LA BATAILLE D’ANGLETERRE
Au mois de juin 1940, alors que la France capitule face à l’Allemagne nazie, Gilles rejoint l’Aviation royale canadienne. Comme il lui manque une année d’étude pour être membre du personnel volant, il devient mitrailleur. En novembre 1942, il se rend à Mont-Joli où l’entraînement au sol se fait avec des mitrailleuses Vickers (qui datent de la Première Guerre mondiale) et dans les airs, sur des bombardiers légers de type Fairey Battle.
EN GRANDE-BRETAGNE
Au terme de son instruction, Gilles est promu sergent. En décembre 1942, à bord du Queen Elisabeth I en partance de New York, il prend la direction de Greenock, en Ecosse. Puis, il réalise son entraînement aérien sur des Wellington à l’Operational Training Unit (OTU) de Startford-Upon-Avon en Angleterre et au Ferry Training Unit (FTU) 311 à Moreton-in-Marsh.
En tant que mitrailleur, Gilles est envoyé à Gibraltar, au Maroc et en Algérie, puis rejoint l’escadron 425 de l’ARC en Tunisie. Un grave accident lui fait perdre son équipage, il devient alors remplaçant et s’adapte en permanence aux remplacements à effectuer.
En octobre 1943, Gilles revient en Angleterre. Dans une station du Yorkshire, il s’entraîne sur les Halifax avant d’enchaîner les missions. Il visite le pays et en décembre 1943, y fait la rencontre de Marie Eileen Rees, une télégraphiste de la Royal Air Force originaire de Londres. Leur mariage a lieu le 6 mai 1944 à Londres.
Le Jour J & la Bataille de Normandie
Au petit matin du 6 juin 1944, vers 1h30, Gilles est à bord d’un Halifax. Il prend sa place de mitrailleur dans sa cellule, une « bulle » de verre sous le fuselage de l’avion. En cas d’évacuation d’urgence, il faudrait un miracle pour qu’il puisse sauter en parachute. Alors que son avion survole la Manche, il aperçoit les navires de guerre alliés qui tirent des salves d’artillerie sur les côtes normandes. Sa mission consiste alors à bombarder les batteries allemandes près de la ville d’Houlgate. Puis, le 6 juin à 21h30, il repart en mission et effectue un second raid ayant pour cible un pont de la ville de Coutances. Suit une autre mission sur Achères et enfin, sur Le Mans, le 10 juin 1944. Entre chaque raid, Gilles retrouve son épouse qui attend leur premier enfant en Angleterre. Il passe ainsi continuellement de l’enfer au paradis.
Au terme de 37 missions de bombardement sur l’Italie, la France, la Belgique et l’Allemagne, Gilles devient Officier de liaison chargé de recruter des éléments francophones pour l’escadron 425 de l’ARC. La Distinguished Flying Cross lui est décernée le 1er septembre 1944.
APRES LA GUERRE
Le 10 mai 1945, Gilles Boulanger rentre au Canada. Son épouse le rejoint le 15 juin 1945. Ils auront trois enfants, Marianne, Gaston et Philippe.
En 1946, Gilles obtient son diplôme de pilote privé. Il consacre alors sa vie à l’aviation civile (transport aérien, fabrication de bimoteurs) et crée une association « Les faucheurs de marguerites ». Il est aussi membre de nombreuses associations aériennes et de l’Association des descendants de Claude Lefèbvre-dit-Boulanger.
Marie Eileen Rees décède le 9 décembre 2001. Au cours de sa vie, Gilles Boulanger est souvent revenu en Normandie. L’Ecole élémentaire de Courseulles-sur-Mer porte d’ailleurs son nom depuis le 5 juin 2010.
La casquette et la veste de Gilbert Boulanger sont exposés dans la salle C intitulée « Le Canada entre en guerre et mobilise toutes ses ressources » de l’exposition permanente du musée.
Ce récit est basé sur l’ouvrage de Gilbert Boulanger L’Alouette affolée – Un adolescent à la guerre (1939-1945) publié en 2006 et réédité en 2010.
